La laïcité est revenue en France au centre de l’actualité, et constitue un slogan confus qui se superpose à la devise de la République. Jamais pourtant sa signification réelle n’a été aussi peu partagée, chacun ayant sa conception de la laïcité. Jamais notre pays n’a été aussi isolé dans ce débat.

En même temps, dans une société marquée par la diminution drastique de la pratique religieuse, à l’exception de l’islam et du protestantisme évangélique, les religions font figure de dangereuse illusion. L’enseignement du fait religieux, promu il y a vingt ans comme un facteur majeur d’apaisement, est passé aux oubliettes. Au nom d’une laïcité qui se veut de séparation et d’ignorance, faut-il réserver le religieux à la seule sphère de l’intime ou des communautés de foi ?

Le présent ouvrage plaide le contraire. Le religieux ne disparaîtra pas en France. Autant alors lui permettre d’être mieux connu, et ceci au-delà des cercles restreints de pratiquants. Un enseignement du fait religieux revisité et élargi peut paradoxalement venir en aide à une laïcité aujourd’hui déstabilisée.

Alain Joubert, ancien élève de l’École d’administration, a été longtemps élu local dans une ville de la couronne parisienne. Actuellement président du conseil d’une paroisse de l’Église protestante unie de France, confronté à la transformation des pratiques de foi, il a pu observer à ces deux titres les tensions liées à une insuffisante connaissance du religieux dans la cité.