Le protestantisme évangélique s’est développé de façon spectaculaire depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et a ainsi contribué à modifier sensiblement le paysage religieux français. Il fut longtemps décrit comme une nébuleuse insaisissable, remarqué pour son zèle à annoncer l’Évangile et, en même temps, incapable de concevoir toute manifestation visible d’une certaine unité, frappé d’une tendance quasi pathologique au morcellement. Il était bien difficile pour le néophyte de s’y retrouver et pour les pouvoirs publics, les autres confessions religieuses et les médias d’identifier un interlocuteur représentatif…

Il aura donc fallu attendre la fin du XXe siècle pour que les responsables des Églises protestantes évangéliques prennent conscience de la situation et décident d’y remédier en entrant dans un processus qui s’est étalé sur une dizaine d’années pour finalement donner naissance au CNEF. Ce chemin, jalonné d’heureuses réconciliations et de barrières abolies, parsemé de craintes, de doutes, d’incompréhensions mais également d’éclaircissements, de lumière et de révélations, constitue une formidable aventure humaine et spirituelle.

C’est ce cheminement que nous raconte Stéphane Lauzet, acteur et témoin de cette page de l’histoire des Églises protestantes évangéliques en France.

Stéphane Lauzet a été pasteur au sein de l’Union des Églises évangéliques libres de France pendant une vingtaine d’années, puis secrétaire général de l’Alliance évangélique française de 1995 à 2010. C’est tout particulièrement pendant cette période qu’il a travaillé à développer les relations entre les différentes composantes du protestantisme évangélique en France et oeuvré ainsi à la création du CNEF.