L’abondance de la grâce, Relation de l’emprisonnement de John Bunyan, La vie et la mort de Monsieur le Mauvais Broché – Juin 2001
Éditeur : L’Âge d’Homme
352 pages (ou cartes) | 530 g | 15,5 x 22,5 x 2,8 cm
25,00 €
Épuisé
EAN / Référence : 9782825114476
« Qui a un plus rude combat à soutenir que celui qui travaille à se vaincre ? » Cette phrase de L’Imitation de Notre Seigneur Jésus Christ résume, dans son ensemble, l’expérience spirituelle de Bunyan, qu’il publia en 1666 sous le titre Grace Abounding. À première lecture, l’autobiographie prend l’allure d’un long corps à corps intérieur qui va presque de bout en bout, parsemé seulement de brefs répits, que l’auteur se livre à lui-même, qu’il livre à ses obsessions en particulier.
Souvent comparée aux Confessions de saint Augustin, si elle a pour thème central, comme chez Augustin, la conversion du pécheur, « l’œuvre de Dieu » en son cœur et l’amour de Dieu pour Sa créature, L’Abondance de la grâce s’en éloigne en bien des points. L’autobiographie spirituelle de Bunyan a une tonalité unique, elle révèle une sensibilité proche de la nôtre, au-delà du contexte historique. Il paraît difficile qu’elle reste étrangère à un lecteur contemporain, croyant ou incroyant.
Dans l’Avertissement de La Vie et la Mort de Monsieur le Mauvais, Bunyan définit clairement le but qu’il poursuit, la méthode qu’il utilise, l’effet qu’il recherche. De La Vie et la Mort de Monsieur Le Mauvais, il fait l’envers de son récit allégorique : Le Voyage du pèlerin vers l’autre monde sous la forme d’un songe. Après un juste qui va vers le Ciel, l’auteur donne à voir un méchant que sa vie mène en enfer. Il a choisi la forme du dialogue, un dialogue qui se noue entre deux protagonistes : Le Sage, qui est Bunyan lui-même, et Le Diligent, autre juste qui le questionne et lui donne la réplique. En choisissant cette méthode, le but avoué de l’auteur est de « plaire » au lecteur, et de se plaire à son travail d’écrivain et d’édificateur.
La passion de Bunyan, passion tantôt singulièrement minutieuse jusqu’à l’obsession de montrer, d’avertir, d’enseigner, tantôt brûlante, vive, éloquente, qui s’appuie sur une lecture intense, passionnée de la Bible, une connaissance de celle-ci universelle chez les puritains, est peut-être le ressort le plus profond du livre. Omniprésente, elle est efficace dans l’observation des choses, des gens, de ce que l’auteur appelle les péchés : elle gomme les naïvetés, emporte la conviction, fait briller un esprit libre et puissamment humain.