Edgar Faure, homme politique, a dit : « Gouverner, c’est prévoir ». Pour pouvoir prévoir, il faut commencer par croire... que ce qu’on prévoit peut se réaliser.

Explorateurs, découvreurs, chercheurs, inventeurs, artistes, entrepreneurs de quoi que ce soit, ont tous cru avant de voir et savoir. Ainsi, on peut dire que, pour l’être humain, « croire » est le moteur qui l’a toujours poussé et entraîné à entreprendre plus, mieux et autre que ce que ses instincts naturels exigent. N’est-ce pas ce qui distingue fondamentalement l’homme des animaux ?... lesquels, par leurs comportements et leurs œuvres, n’ont jamais témoigné qu’ils étaient capables d’imaginer, prévoir et faire plus que ce qui est immédiatement nécessaire pour leur survie, leur protection, leur reproduction et qui est programmé dès l’origine dans leur bagage instinctif, et transmis, sans aucun changement, de génération en génération.

Je monte dans le train ou dans ma voiture parce que je crois que le voyage et les suites prévues vont se réaliser. Les astronomes Herschel et Leverrier croyaient en la présence, dans le système solaire, des planètes Uranus et Neptune avant de les voir dans un télescope. Si Louis Pasteur n’avait pas cru en l’existence des virus avant d’en voir un dans un microscope, le petit Joseph Meister serait mort de la rage dont il était atteint.

Une croyance peut tourner court et être abandonnée s’il n’y a pas confirmation par un accomplissement, des preuves évidentes ou l’expérience vécue. Très souvent, une croyance mène à une recherche qui découvre autre chose que ce qu’on cherche, tel Christophe Colomb qui, croyant que la Terre est ronde, s’embarqua et navigua vers l’ouest, croyant atteindre l’Inde. Il débarqua sur le continent américain, inconnu jusque là des Européens. Une croyance n’est pas une fin...