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Entretien avec Marc Frédéric Donzé – Les grandes difficultés de la Bible

Virginie Lutete
  • Virginie Lutete
  • 11 Octobre 2024
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1. Pouvez-vous vous présenter ?

Je ne suis pas né dans une famille de croyants. Il y avait cependant chez mes parents un vieux fond protestant (luthérien), et quand j’étais jeune on m’a demandé d’assister au catéchisme comme beaucoup d’enfants de mon âge juste « pour avoir une bonne morale », mais je suis ensuite devenu athée. Ce sont des chrétiens qui, un jour, m’ont ouvert l’esprit à l’existence de Dieu en me faisant remarquer que le monde n’avait pu se construire tout seul. À partir de ce moment-là j’ai cru en « un dieu » sans que cela n’aille plus loin.

Plus tard, je me suis marié, nous avons acheté une maison et mon épouse Nelly a fait à cette période la connaissance d’une chrétienne, qui était aussi notre voisine. Celle-ci lui parlait du Seigneur, de son amour, de son pardon et mon épouse a découvert qu’elle y était de plus en plus sensible. Mais de mon côté les vieux souvenirs du catéchisme, ennuyeux au possible, m’avaient vacciné définitivement. C’est en tout cas ce que je pensais. Cependant Nelly, toujours très attentive à ce que cette voisine lui disait, me parlait en retour de ce qu’elle recevait chez son amie. Pourtant je ne voulais rien savoir. Puis un jour on nous invita à un culte évangélique. Et là, je fus extrêmement surpris de sentir, pendant la prédication, l’appel de Dieu à la conversion au plus profond de moi, un peu comme Lydie, la marchande de pourpre, en Actes 16. Le plus étonnant, c’est que ma femme ressentit la même chose au même moment, sans que nous nous soyons concertés. J’étais totalement rebelle. Pour Nelly la conversion fut aisée, pour moi ce fut un véritable bouleversement. Il me fallut trois jours pour sortir de l’état émotionnel où je me trouvais : je n’y étais pas du tout préparé. Ainsi nous avons accepté tous les deux Jésus comme sauveur le même jour au même moment. Nous étions devenus chrétiens.

Plus tard, alors que je distribuais des traités d’évangélisation, une personne que je connaissais un peu est venue me voir en me demandant si cela m’intéresserait d’assister à un cours sur la Bible. Une aubaine pour moi qui cherchais à approfondir mes connaissances sans toutefois savoir comment procéder. C’est comme ça que nous avons commencé tous deux une formation en théologie, les week-ends, dans une sorte d’école chrétienne, tenue par un docteur en théologie et un pasteur qui était aussi un grand érudit de la Bible. Celui-ci, passionné par la théologie de la Réforme et aussi par les écrits puritains, les traduisait du vieil anglais et nous en redonnait toute la saveur lors de ses cours. Nous avons approfondi pendant ces années les doctrines fondamentales du christianisme, et compris de très nombreux passages de l’Ancien comme du Nouveau Testament. Avec le recul, je me rends compte que ces cours, que nous partagions avec un petit groupe de dix à quinze personnes selon les années, étaient sans doute une des meilleures formations bibliques que nous pouvions recevoir, un enseignement vraiment approfondi sur la Parole de Dieu. Ce programme se déroula sur une période de dix ans, et sans cela, j’avoue que je n’aurais jamais pu écrire un seul livre.

Le désir d’écrire m’est venu ensuite. Je m’y suis mis doucement, en lisant beaucoup et en prenant des notes régulièrement. Je faisais cela le soir ou les week-ends, en plus de mon travail. Bien que débutant, ne doutant de rien, je m’étais attaqué à une sorte d’Himalaya théologique, l’Apocalypse de Jean. Ce livre me donna des sueurs froides. Je faillis abandonner plusieurs fois, car je cherchais à tout prix à savoir s’il était possible de donner à ce texte une véritable cohérence. Il me fallut cinq ans pour y parvenir. Je pus trouver ensuite un éditeur bienveillant, Europresse, qui m’aida à le mettre en forme puis le publia (Lumière sur l’Apocalypse), ainsi qu’un second, plus tard, sur le salut (L’arbre de vie). Maintenant que je suis en pré-retraite, je consacre plusieurs heures tous les jours à l’étude et à la rédaction.

2. Pourquoi écrire un livre sur les versets qui posent problème ?

Chaque fois que je lisais ou étudiais la Bible, chaque fois que je discutais d’un problème particulier avec un chrétien, je notais dans un petit cahier les passages, les versets, qui me semblaient difficiles ou simplement curieux. Comme nous avions eu cet enseignement approfondi et comme plusieurs de ces passages nous avaient été expliqués par nos professeurs, je pouvais apporter une explication que je ne trouvais parfois pas dans les livres. Pour les versets que nous n’avions jamais étudiés, je pense que nos deux enseignants nous avaient donné la méthode d’interprétation, les moyens qui nous permettaient de bien saisir cette merveilleuse Parole de vie. Souvenons-nous surtout que c’est le Seigneur qui révèle toutes choses par le don de son Esprit (Marc 4.11 ; Éphésiens 1.9 ; 1 Corinthiens 2.13 ; Galates 1.11-12, etc.). Notre secours est donc dans la prière. Comme le dit Jésus, sans lui nous ne pouvons rien faire (Jean 15.5).

Pourquoi écrire un livre sur ce thème ? Pour le plaisir de partager. C’est ce qui me motive chaque fois que j’écris. Jésus ne dit-il pas encore d’une manière imagée : « ce que je vous dis dans les ténèbres (c’est-à-dire comme en secret, par l’Esprit), dites-le en plein jour » (Matthieu 10.27) ?

3. Quel est le verset qui vous a le plus posé problème ?

Je l’indique dans mon livre : « Par cet Esprit, il est aussi allé prêcher aux esprits en prison… » (1 Pierre 3.19), que l’on peut associer à cet autre verset du même Pierre : « C’est pour cela, en effet, que les morts aussi ont été évangélisés… » (4.6). Cela fait maintenant plus de trente ans que je suis converti et je n’ai cessé de me poser des questions sur ce que voulait dire Pierre. Il y a tant d’interprétations contradictoires dans la littérature biblique, que je ne savais quoi penser. Ce n’est qu’au tout dernier moment, en écrivant mon livre, que je me suis rendu compte qu’une seule explication convenait. Si cela n’avait pas été le cas, je n’en aurais pas parlé, bien entendu. J’espère être convaincant.

4. Les versets que vous avez choisis sont-ils nécessaires, édifiants ?

Nécessaires ? Je dirais plutôt qu’ils sont curieux, qu’ils nous interpellent d’une certaine manière. En les lisant on se demande ce qu’ils signifient et on aimerait avoir une explication. Ils peuvent aussi être édifiants, quand par exemple on comprend pourquoi il est écrit que Jacob put vaincre Dieu. Peut-on réellement vaincre Dieu ? Oui, c’est possible ! Ou quand on saisit pourquoi un lépreux entièrement recouvert de lèpre est déclaré pur par la Loi, alors que les lépreux étaient, sous l’ancienne alliance, mis à l’écart de la société (la lèpre était à l’époque un signe d’impureté). De même comment se fait-il que la jeune femme du Cantique des cantiques soit déclarée noire, mais belle ? Ce n’est pas une question de beauté, car il y a ici un sens sous-jacent, spirituel qui mérite d’être connu. Ou comment Paul peut-il dire qu’il supplée aux souffrances de Christ, alors que celui-ci a tout accompli à la croix, et qu’on ne peut rien ajouter à ses souffrances ? C’est étonnant et cela permet de parler de ce qui s’est passé, non seulement à la croix, mais également ensuite.

Il y a, dans nombre de ces versets, une manière de convaincre, d’édifier, de parler de Dieu et le plus obscur des passages peut être d’une grande profondeur.

5. Pourquoi est-il nécessaire de replacer les versets dans leur contexte ?

Mais parce que c’est fondamental. Toute étude biblique digne de ce nom doit commencer par là. On peut même ajouter que le meilleur moyen de se tromper est de sortir un verset de son contexte. Il faut être prudent, car la Bible utilise souvent un langage imagé ou des tournures de phrases difficiles à saisir en première lecture. Il y a aussi parfois de fausses contradictions. Voyons un exemple concret. Un des passages les plus délicats à interpréter est le fameux verset de Paul qui dit : « Autrement que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts ? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux ? » (1 Corinthiens 15.29). L’erreur à mon sens ici, et qui empêche toute interprétation sérieuse, est de croire qu’il s’agit du baptême d’eau. Or il y a d’autres baptêmes dans la Bible que celui-là. Si on fait bien attention, la solution devient presque évidente, car le contexte est entièrement tourné vers les ennemis de Christ (versets 24 à 26) et les persécutions (versets 30 à 33). Par conséquent il nous faut rechercher un baptême qui soit aussi en rapport avec ces persécutions. Et il y en a bien un. Si on pense qu’il s’agit du baptême d’eau on croira que Paul se met à divaguer et qu’il demande de baptiser des chrétiens pour des morts au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Ce qui serait, chacun le sait, entièrement contraire à l’enseignement biblique traditionnel. Il n’y a que chez certaines sectes chrétiennes, comme les mormons, que l’on trouve un baptême pour les morts. Une fois que l’on a compris de quel baptême il s’agit et de quels morts parle l’apôtre Paul, le verset vient alors à la lumière.

6. Quels ouvrages pouvez-vous conseiller à nos lecteurs qui souhaiteraient approfondir ce sujet ?

Sélectionner 21 versets c’est faire preuve de subjectivité. Car il y a certainement beaucoup d’autres passages de la Bible que des chrétiens auraient aimé approfondir. Ceux-là m’ont semblé les plus mystérieux. Peut-être écrirais-je un jour un autre livre sur d’autres versets ? Après tout ce n’est que le premier tome de la collection. Le prochain livre sera – Dieu voulant – sur la parabole des dix vierges (il est actuellement en révision), puis sur le mystère de l’origine du mal (pourquoi Dieu n’a-t-il pas détruit Satan dès le commencement ?), sur la liberté de l’homme, etc. Par conséquent je peux conseiller trois livres qui analysent d’autres passages et permettent d’approfondir ce sujet des difficultés bibliques :

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