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Entretien avec Pierre Solodky au sujet de Peter Scazzero et de ses ouvrages

Virginie Lutete
  • Virginie Lutete
  • 29 Juin 2024
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1. Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Pierre SOLODKY et j’habite à Lyon. J’exerce actuellement le métier de coach professionnel de dirigeants et d’équipes et j’ai fondé, pour le milieu chrétien, l’association ACBDI, dont la vocation est d’aider les croyants à découvrir et à s’engager dans leur mission de vie prévue pour eux par Dieu. Notre équipe travaille pour favoriser le développement de responsables chrétiens matures et émotionnellement sains, capables de diriger selon le modèle de Jésus-Christ.

2. Pouvez-vous nous présenter Peter Scazzero ?

Peter est à l’origine un pasteur américain (New York) qui s’est « pris un mur », malgré un ministère couronné de succès. Il dirigeait une Église en croissance ; il paraissait bien extérieurement… mais à l’intérieur n’était pas aligné ! Il raconte dans ses vidéos, comment sa propre femme était même prête à jeter l’éponge du travail pastoral, plutôt que de continuer à vivre artificiellement. Il « FAISAIT, travaillait, prêchait… » mais il n’ÉTAIT PAS. Il ignorait ses émotions, n’avait pas conscience de l’influence que sa famille d’origine avait sur ses relations et son leadership, évitait soigneusement tout conflit, répondait toujours « oui » quand il aurait mieux valu dire « non », courait sans cesse d’une tâche à l’autre « pour servir le Seigneur ». C’est ce qui l’a amené à réfléchir sur tout cela depuis la fin des années 1990, à se remettre profondément en question et à s’engager dans une transformation radicale de qui il était en tant que disciple de Jésus-Christ. Il s’est aussi aperçu – à la suite d’entretiens avec d’autres chrétiens – qu’il n’était pas le seul à vivre cette crise, ces tensions permanentes entre l’être intérieur et le faire extérieur. Ainsi est né progressivement ce qu’il a appelé le « discipulat émotionnellement sain » (DES), qu’il décrit abondamment dans ses livres depuis plus de vingt ans. Vous pouvez retrouver son témoignage dans cette vidéo : https://youtu.be/Da1QrME-s_o

3. Quel lien pouvons-nous faire entre « spiritualité » et « émotion » ?

Peter dit souvent que l’on ne peut pas être spirituellement mature, si on est émotionnellement immature. La vraie vie spirituelle est celle qui a une communion intime avec Jésus-Christ – ÊTRE AVEC LUI – et pas seulement une vie purement intellectuelle de connaissances théologiques – FAIRE POUR LUI. Jésus nous montre dans les évangiles, qu’il savait autant se réjouir avec les petits enfants que pleurer avec Marthe et Marie, se mettre dans une sainte colère devant les changeurs de monnaie du Temple, et exprimer une angoisse intense à Gethsémané. Sa vie de prière était donc parallèlement exemplaire. Les émotions sont des cadeaux de Dieu, de véritables signaux intérieurs qui nous renseignent sur là où nous en sommes dans notre relation avec Dieu et avec notre prochain. Elles nous permettent de véritablement comprendre la volonté de Dieu pour notre vie, dans un cœur à cœur avec Dieu.

4. Pourquoi est-il important d’avoir une spiritualité émotionnellement saine ?

Souvent les gens imaginent que les émotions sont néfastes. On pense à une colère mal contrôlée, ou encore à des pleurs de tristesse qui pourraient montrer notre faiblesse dans ce monde parfois sans pitié. Comme il a été dit plus haut, la vie spirituelle véritable est celle qui est intimement connectée à Dieu par Jésus-Christ. Un être humain selon le cœur de Dieu est capable, non pas de cacher ou d’étouffer ses émotions, mais au contraire de les exprimer, de s’épancher comme le démontre David dans les nombreux psaumes qu’il a écrits. Parfois dans des circonstances joyeuses, parfois tristes, parfois angoissantes ou même imprécatoires de colère.

Lorsque l’apôtre Pierre nous exhorte à être « sensé et sobre en vue de la prière » (1 P 4.7), il a en tête une vie équilibrée à tout point de vue. Ce qui implique aussi de bien se connaître, se voir comme Dieu nous voit, comprendre et identifier ses émotions, pour pouvoir comprendre celles des autres, et ainsi mieux entrer en relation avec eux. C’est ce que Daniel Goleman a décrit dans les années 2000 sous le vocable d’« intelligence émotionnelle ».

5. En quoi et comment cela a-t-il un effet sur nos relations et tous les aspects de notre vie ?

Lorsqu’un docteur de la loi a demandé à Jésus quel était le plus grand des commandements, ce dernier a répondu par deux éléments indissociables : « Aimer Dieu et aimer son prochain ».

C’est pourquoi l’approche du disciple émotionnellement sain (DES) revêt deux aspects complémentaires :

  1. D’abord une vie spirituelle émotionnellement saine (SES) qui vise à mieux se connaître dans les trois aspects – corps, âme et esprit – et à approfondir sa relation personnelle avec Jésus : être avant de faire, savoir s’arrêter, pour être avec Jésus. C’est notre relation verticale avec le Créateur.
  2. Ensuite une vie relationnelle émotionnellement saine (SRS) qui vise à améliorer nos relations avec notre prochain et l’aimer profondément comme Jésus nous le demande. Impossible à vue humaine sauf si on est ancré en Jésus. Ce sont nos relations horizontales avec nos prochains.

J’ai été responsable d’Églises pendant de nombreuses années (collèges d’anciens), vécu plusieurs crises d’Églises, des divisions… dont les causes n’étaient jamais théologiques ou doctrinales, mais relationnelles, émotionnelles. Une immaturité émotionnelle facilement visible qui m’a concerné en tout premier lieu. J’ai vécu moi-même une véritable transformation intérieure depuis vingt ans, en relation avec notre sujet, et c’est pourquoi j’ai rejoint l’équipe de Peter Scazzero qui avait fait avant moi un gros travail pour standardiser et rationaliser ce concept de discipulat émotionnellement sain.

6. Expliquez-nous l’importance de faire des disciples et comment employer les livres de Scazzero pour cela ?

La lettre de mission de Jésus à ses apôtres est très claire et concise : « Faites des disciples et enseignez-leur à observer ce que je vous ai prescrit. » Elle n’a pas changé pour nous depuis deux mille ans. C’est notre seule consigne, c’est pourquoi elle est importante !

On ne devient pas disciple seulement avec son cerveau cortical (l’intellect, la connaissance), mais aussi avec son cerveau limbique, celui qui gère nos émotions. C’est pourquoi Jésus n’a pas envoyé ses Douze dans un institut rabbinique – chez Gamaliel, par exemple – mais « il les prit pour être avec lui » (Marc 3.14). Ce qui ne l’a pas empêché de les enseigner abondamment et d’utiliser toutes les circonstances du quotidien pour traiter également des situations émotionnelles. On se souvient, par exemple, de la fougue de Pierre, de l’indignation provoquée par la demande de Jacques et Jean d’être assis à la droite et à la gauche de Jésus, de l’émoi chez Jaïrus, des tempêtes sur le lac de Galilée, etc.

Peter Scazzero a eu le mérite de souligner l’importance des émotions dans la formation du disciple, au même titre que la connaissance de la Parole de Dieu et de Dieu lui-même. Je pense personnellement que le discipulat « doit marcher » sur deux jambes, l’une théologique et l’autre émotionnelle. Il décrit cela très bien dans ses livres. Cependant, les lire ne suffit pas, car l’enjeu n’est pas de comprendre avec la tête, mais de vivre une véritable transformation intérieure.

Vous pouvez passer devant un très bon restaurant, sentir l’odeur exquise de tous les mets, en différencier même toutes les odeurs… mais ce n’est qu’en entrant, en s’asseyant et en se mettant dans les meilleures conditions que vous pourrez déguster ces plats, apprécier leur saveur et les laisser « entrer véritablement » dans votre corps. C’est pourquoi nous avons mis en place l’Académie du Leadership Émotionnellement Sain, qui accompagne, au cours d’un programme spécifique, les personnes désireuses de vivre cette transformation.

7. Pouvez-vous nous parler des formations que vous proposez ?

Tout d’abord, j’aimerais distinguer le terme « formation » du terme « programme » que nous employons. La formation telle que beaucoup la conçoivent aujourd’hui, fait appel à l’intellect : on assiste à une conférence, on regarde des diapositives et on repart avec un certificat de participation. C’était super, on s’est fait du bien, mais qu’est ce qui a changé en moi, six mois après ?

Notre programme s’étend sur un an et comprend deux modules de huit sessions qui abordent une multitude de sujets liés au discipulat émotionnellement sain. Par exemple, débusquer son faux-moi (celui qui veut paraître bien aux yeux des autres), décrypter son génogramme (impact de sa famille d’origine et son éducation sur qui je suis aujourd’hui), bien digérer les deuils de sa vie, aimer comme Jésus a aimé, gérer sainement les conflits, etc.

L’apport théorique est minoritaire durant ces sessions – nous demandons aux participants de lire des livres de Peter Scazerro où ces concepts sont bien décrits. La majorité du travail se fait durant et entre les sessions – par introspection, partage de cas ou d’expérience, échanges en binômes ou trinômes, études bibliques en petit groupe sur des thématiques précises. À chaque fois, un personnage biblique illustre le sujet pour favoriser l’ancrage. Les seize sessions se déroulent en visio par Zoom et il y a des journées et des week-ends en présentiel pour favoriser la connaissance mutuelle et le partage. Les participants évoluent en promotion et progressent ensemble : le sujet est sensible, il suscite beaucoup d’émotions…

C’est un programme exigeant qui « remue beaucoup et remet en question ». Nous faisons vivre aux participants une expérience de la culture du discipulat émotionnellement sain. On n’en sort pas indemne, « mais il produit plus tard pour ceux qui y ont participé un fruit paisible de justice » pour paraphraser Hébreux 12.11.

Bien sûr, nous avons une équipe d’encadrement compétente et formée en coaching, psychologie et psychothérapie, pour accompagner individuellement et collectivement cette transformation.

C’est un programme sur invitation uniquement, et l’inscription définitive est confirmée après un entretien avec l’un des membres de l’équipe pédagogique.

Le candidat idéal est celui qui se retrouve particulièrement dans la première béatitude de Matthieu 5 : il est vulnérable, conscient de ses faiblesses, de son besoin d’être sondé par Jésus, il est prêt à partager ses faiblesses avec d’autres faibles comme lui, d’autres « boiteux émotionnels », pour se laisser transformer par le Saint-Esprit et devenir émotionnellement sain comme Jésus nous l’a montré.

En fait, nous ne sommes que les dépositaires de ce programme : l’acteur principal est le Saint-Esprit qui convainc et dirige la transformation. Car c’est de cela qu’il s’agit : « être transformé par le renouvellement de notre intelligence et de notre cœur », Jésus-Christ étant le modèle parfait vers lequel nous tendons.

La prochaine session sera ouverte fin janvier 2025, pour plus d’information, écrire à pierre@acbdi.fr.

Mais l’objectif ne s’arrête pas à l’individu : le but ultime est de toucher les Églises et les communautés en produisant une véritable culture du discipulat émotionnellement sain. Où les membres sont véritablement eux-mêmes, sans faux-semblants, capables de gérer sainement leurs relations interpersonnelles. On est toujours dans l’ordre de mission initial : « Allez et faites des disciples et enseignez-leur à observer. »

« Un disciple émotionnellement sain sait ralentir pour être avec Jésus, accepte de descendre sous la surface de sa vie pour être transformé en profondeur par Jésus, afin d’offrir sa vie comme un cadeau au monde au nom de Jésus » Peter Scazzero.

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