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Entretien avec Stéphane Lauzet – Bâtir des ponts. Regard sur l’origine du CNEF (1995-2010)

Virginie Lutete
  • Virginie Lutete
  • 12 Juin 2024
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1. Pouvez-vous vous présenter ?

Après mes études à la Faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine, j’ai été pasteur de paroisse pendant une vingtaine d’années au sein de l’Union des Églises évangéliques libres de France, en Charente, puis à Nîmes.

En 1995, je suis devenu Secrétaire général de l’Alliance évangélique française et, à ce titre, j’ai travaillé, entre autres, à la mise en place du Conseil national des évangéliques de France (CNEF). J’en ai été le codirecteur depuis sa fondation officielle, le 15 juin 2010 jusqu’en août 2011 pour ensuite travailler à la mise en place du réseau de délégués du SEL.

Je suis marié avec Geneviève depuis 52 ans et nous avons 3 enfants et 10 petits-enfants. Nous habitons dans le Gard, à Vergèze.

2. Pourquoi avoir écrit ce livre sur les origines du CNEF ?

Tout simplement parce qu’on me l’a demandé. C’est sans doute la première raison. Pour tout dire, j’ai beaucoup hésité à me lancer dans ce travail, mais progressivement j’en suis arrivé à la conviction qu’il y allait de ma responsabilité d’apporter cette contribution à l’histoire de l’Église protestante évangélique en France : sans fausse modestie, en toute simplicité !

Ensuite, seconde raison, c’est l’ignorance constatée chez bon nombre de mes interlocuteurs ou certains journalistes sur ce long cheminement qui a conduit à la mise en place du CNEF en 2010.

3. Est-ce si important de faire un tel travail ?

Sans aucun doute ! Connaître le passé, prendre conscience de là d’où l’on vient, cela donne de la force pour avancer et permet de se situer dans une juste perspective. Nous ne sommes pas de génération spontanée et nous ne faisons que prendre notre place dans une longue chaîne de témoins qui nous ont précédés. C’est important d’en avoir conscience, cela pousse à l’humilité et à la reconnaissance. Autrement dit, c’est une façon de rendre gloire à Dieu pour son œuvre, reconnaître sa main qui a écrit dans notre histoire, Son Histoire.

4. Comment avez-vous procédé pour rédiger ce livre ?

J’ai travaillé sur la base de mes notes personnelles, des articles de la presse séculière et religieuse qui ont couvert cette période de 1995 à 2010, des comptes rendus des différentes séances de Bureau ou du Conseil national de l’Alliance évangélique ainsi que ceux du Comité représentatif du CNEF. L’ensemble du texte a aussi été relu par plusieurs personnes clés qui ont vécu cette période et m’ont fait d’utiles remarques, tant sur la forme que sur le fond, m’amenant à compléter et améliorer mon texte.

5. Pouvez-vous nous en dire plus sur le CNEF ?

Au départ, le CNEF a été créé pour être un lieu de prière et d’échanges, de réflexion et de concertation en vue de travailler à renforcer les liens et la visibilité du monde évangélique français dans le respect de sa diversité. Conçu d’abord comme une plate-forme informelle, très vite il est apparu nécessaire de lui donner une structure plus formelle et institutionnelle.

L’enjeu était de taille : lutter contre l’éparpillement du microcosme évangélique, lui donner de la visibilité et de la crédibilité, faciliter les interactions entre ses diverses composantes, pour travailler ensemble au progrès de l’Évangile dans notre pays.

À l’heure actuelle, quatre verbes définissent ses objectifs : connecter, inspirer, informer, représenter.

6. Pourquoi était-il nécessaire de réunir les évangéliques ?

Il faut se souvenir que dans les années 1990, les évangéliques, toutes tendances confondues, se retrouvaient au moins dans une cinquantaine de dénominations et plus de trois cents Églises indépendantes. 25,3 % étaient membres de la Fédération protestante, 18,3 % de la Fédération évangélique de France (FEF) et 56,4 % n’étaient membres d’aucune instance représentative. L’Alliance évangélique française (AEF), pour sa part, avait des membres issus pratiquement de toutes les dénominations, mais ne pouvait raisonnablement pas prétendre à représenter l’ensemble du protestantisme évangélique. Cet éparpillement était de plus en plus perçu comme préjudiciable au témoignage et la mise en avant de tel ou tel particularisme jetait un discrédit sur le Seigneur lui-même et brouillait bien souvent le message de l’Évangile.

Progressivement, les responsables de l’AEF et de la FEF ont pris conscience que cela ne pouvait pas durer, qu’il fallait tourner la page sur les différends que ces deux organisations avaient pu avoir et travailler à rassembler le protestantisme évangélique en acceptant que l’on puisse avoir sur des points seconds des avis différents tout en étant d’accord sur l’essentiel.

Le CNEF est le fruit de ces rapprochements, cette prise de conscience des « dénominateurs communs ». Cela a été un processus rendu possible par d’heureuses réconciliations et surtout, l’œuvre de Dieu.

7. Que retenez-vous de cette période ?

Permettez-moi de citer ce que j’écris dans mon livre, en conclusion :

« Je considère que j’ai été privilégié. Au cours de ces années, au travers de ces nombreux échanges qui en ont fait le quotidien, en travaillant avec les uns et les autres, j’ai beaucoup appris et d’une certaine façon, je me suis enrichi. J’ai assisté à des rencontres réjouissantes, j’ai parlé avec des hommes ou des femmes dont la consécration et la spiritualité m’invitent à l’humilité. Je me suis aussi quelquefois interrogé sur ce dont j’étais témoin. J’ai vu l’extraordinaire diversité de l’Église de Jésus-Christ, sa grandeur et sa beauté, mais aussi, à certains moments, sa faiblesse, et même sa bassesse. J’ai pris conscience de ses combats et de sa volonté d’être fidèle au mandat que son Seigneur lui a confié.

J’ai goûté à la joie du travail en équipe mais aussi aux difficultés inhérentes à ce genre d’exercice. Cela demande de l’énergie et de la constance, de la méthode, de la patience mais c’est une véritable bénédiction. C’est vrai que seul, on va plus vite mais ensemble on va plus loin et on est plus fort. Dieu a mis, en son temps, à la bonne place les gens qualifiés.

Sans doute ne faut-il retenir de mon propos que cela. Que serais-je, que serions-nous sans Lui ? C’est bien sur son soin que tout repose et il n’abandonne pas ses enfants. Sa volonté est bonne, agréable et parfaite et toutes choses concourent au bien de ceux qu’Il aime… Ces années passées en attestent : à Lui seul soit la gloire ! »

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