« L’imitation de Jésus-Christ, “le plus beau livre qui soit sorti de la main d’un homme, puisque l’Évangile n’en vient pas”. Ce propos de Fontenelle, peu suspect de piété médiévale, résume les admirations et les éloges qu’a suscités en tout âge et en tout milieu le fameux livret du XVe siècle...
La perfection (selon Thomas a Kempis, l’auteur présumé de cet ouvrage) est simple, accessible à tous, puisque l’amour en est l’unique loi, et que les observances de l’esprit comme celles du corps, besogneuses et accaparantes, se dissolvent dans l’ardeur de l’abandon... Admirable unité où tout est intensément actif, où tout cependant est divine passivité... Admirable unité où l’ascétique est tout entière commandée et animée par la mystique, dans une vie spirituelle unitaire, selon l’économie d’une unique grâce... L’imitation est un pacifique chef-d’œuvre : avec elle tout le Moyen Âge transfère son capital aux temps modernes. Heureux sort d’une œuvre où le génie transcende les temps et les espaces. »