Elle est jeune, allemande et juive. Il est jeune, allemand et protestant. Des pancartes « Interdit aux Juifs » sont placardées sur les magasins et dans les lieux publics.

« – Judith, tu n’y penses pas! Si tu es contrôlée, tu t’imagines la suite ? Ce n’est vraiment pas le moment de faire un caprice.

– Maman, j’y vais avec deux Aryennes, comme disent les nazis. Je laisse ma carte d’identité ici. Comme ça, personne ne pourra vérifier qui je suis et, si ça tourne mal à la caisse d’entrée, je reviens tout de suite. Le soleil brille encore pour tout le monde à ce que je sache. J’ai envie d’y aller. »

C’est justement là, dans une piscine, que ces deux jeunes se rencontrent. Dans un contexte de montée du nazisme, l’horreur et la terreur croisent le fer avec l’amour et l’espoir. L’étau des lois de la dictature nazie se resserre sur une histoire d’amour interdite.

Y survivra-t-elle ?

Enseignante retraitée, Marie Theulot est fille et petite-fille de Justes parmi les Nations (titre donné aux personnes qui ont aidé les Juifs durant la Shoah). Mettant en pratique la réflexion de Simone Veil : « Cette mémoire des Justes est un trésor dont la sauvegarde est d’autant plus précieuse que le monde où nous vivons me semble menacé non seulement par le désordre climatique mais par le retour des intégrismes », elle intervient dans les écoles, collèges, associations et églises pour rappeler le rôle des Justes parmi les Nations.